Joël Brich raconte son 1er mois en tant que délégué départemental de l’Aude. J’habite l’Aude depuis quelques années. Ce département a peu d’aménagements cyclables, mais ils sont en plein développement. C’est le cas en particulier du Canal du Midi et de l’EuroVelo 8 qui longe le littoral audois, sur le territoire de la Communauté d’Agglomération…
Joël Brich raconte son 1er mois en tant que délégué départemental de l’Aude.
J’habite l’Aude depuis quelques années. Ce département a peu d’aménagements cyclables, mais ils sont en plein développement. C’est le cas en particulier du Canal du Midi et de l’EuroVelo 8 qui longe le littoral audois, sur le territoire de la Communauté d’Agglomération du Grand Narbonne, dans laquelle je réside.
Etant cyclo-voyageur, j’ai souhaité m’investir dans l’AF3V pour accompagner les collectivités à développer les véloroutes. Il y a un mois, le Conseil d’Administration m’a fait l’honneur de me nommer Délégué Départemental de l’Aude. Après avoir reçu les félicitations et les encouragements de collègues délégués, je me suis mis au travail.
J’ai commencé par rencontrer le Chargé de Missions Mobilités du Grand Narbonne, et nous avons fait ensemble un état des lieux de l’eurovélo 8 dans l’Aude. L’eurovélo 8 est l’eurovélo la moins développée en France (86 % de réalisation en janvier), et c’est certainement dans l’Aude qu’elle est la moins avancée. (à la louche, on doit être autour de 50%). Mais depuis 2 ans, le Grand Narbonne a pris le taureau par les cornes. Il a publié un plan des mobilités actives, a doublé son budget et a lancé une série d’études.
Nous avons parlé de la dernière portion de l’EuroVelo 8 construite entre Leucate et La Franqui. Cette voie verte de 2,2 km est une réalisation modèle, avec revêtement écologique bien lisse de 3 mètres de large, intégration paysagère, réalisation partielle par un atelier d’insertion… Elle borde l’étang de Salses-Leucate et longe la départementale, en la traversant à mi-parcours.
Pour ralentir les vélos, une chicane y a été installée. Mais cette chicane est trop étroite. Seulement 120cm, alors que le Cerema recommande 150cm. Le Chargé de Mission m’a dit que c’était une demande du département, et qu’il ne pouvait rien y faire.
Ça peut paraître un problème banal pour le commun des mortels, mais ça rend impossible le passage de vélos avec carrioles (pour enfants ou animaux), de vélos-cargo, de tandems, de trikes ou encore de vélos couchés. Bref, les utilisateurs de vélos droits standards peuvent passer, mais pas les autres.
Le lendemain, je découvre l’inauguration de cette portion de voie verte dans le journal, avec toutes les personnalités qui pédalent joyeusement. J’ai saisi l’occasion pour faire un gentil petit mail à la Conseillère Départementale Déléguée aux Mobilités. Elle a participé à l’inauguration et a forcément dû passer par la chicane. Je n’ai pas utilisé l’argument du Cerema, un peu faible, mais j’ai fait vibrer son coeur de jeune maman en argumentant que des jeunes parents avec leur enfant dans une carriole ne pouvaient pas emprunter leur belle réalisation. Message reçu 5/5. Elle m’a répondu qu’elle allait demander aux services du Département de se mettre en rapport avec le Grand Narbonne pour leur demander de rectifier la situation.
Ce mardi, j’étais avec la Directrice des Mobilités du Grand Narbonne pour organiser l’opération Cyclistes Brillez. Elle m’a annoncé qu’elle avait été contactée par le département, et qu’elle allait aller l’après-midi sur le terrain, avec le Chargé de Missions, pour voir comment modifier la chicane.
Quelle solution va trouver le Grand Narbonne ? Le Département va-t-il l’accepter ? Dans quel délai la modification sera-t-elle mise en œuvre ? C’est le suspense palpitant que vit tout délégué.
Joël Brich