Enrobé ou stabilisé ? En matière d’aménagements cyclables, la nature des revêtements pose question et jette parfois le trouble au sein du milieu militant environnementaliste.
Enrobé ou stabilisé ? En matière d’aménagements cyclables, la nature des revêtements pose question et jette parfois le trouble au sein du milieu militant environnementaliste. Aujourd’hui, l’AF3V et France Nature Environnement (FNE) veulent dépasser ces points de désaccord, en construisant une position commune sur le sujet. Focus sur une prometteuse initiative inter associative.
Plus attractifs, plus propres, plus durables : les revêtements en enrobé sont les seuls qui permettraient de développer l’usage des véloroutes voies vertes pour les déplacements du quotidien. L’enjeu est considérable : si elle était plus pratiquée, la petite reine pourrait devenir une redoutable arme de lutte contre le réchauffement climatique. Pourtant, dans les associations environnementales, beaucoup de naturalistes s’interrogent encore sur l’emploi de l’enrobé, au nom de la préservation de la biodiversité.
Cette réticence militante « historique » pourrait prochainement être dépassée. Au-delà de leurs divergences, naturalistes et promoteurs des mobilités durables partagent en effet une conviction profonde : celle que les luttes contre le réchauffement climatique et pour la préservation de la biodiversité doivent être menées de front. Partant de ce constat, l’AF3V et FNE ont décidé d’unir leurs forces, afin de construire une position commune sur le sujet.
Une démarche commune pour faire bouger les lignes auprès des décideurs
En octobre et en novembre, des groupes de travail ont réuni une dizaine de spécialistes issus des deux associations, avec pour objectif de représenter toutes les sensibilités sur le sujet. Pour Geneviève Laferrère de FNE « ces groupes ont permis d’expérimenter, et d’étudier de manière dépassionnée et rigoureuse les positions des uns et des autres ». Les premières conclusions de ces rencontres ont été très encourageantes. Elles devraient prochainement aboutir à une vision partagée des bonnes pratiques en matière d’aménagement des véloroutes voies vertes.
Geneviève Laferrère l’affirme : « cette démarche devrait aider à faire bouger les lignes du côté des aménageurs ». Et elles sont nombreuses, ces lignes ! Aujourd’hui, il est techniquement possible de réaliser des enrobés « froids », qui émettent moins de gaz à effets de serre. On peut aussi utiliser des liants végétaux ou colorés, pour une meilleure intégration dans les paysages. Encore faut-il que les industriels et autres porteurs de projets d’aménagements s’emparent de ces questions. Pour Julien Dubois, président de l’AF3V, la démarche engagée avec F.N.E va dans le bon sens : « en nous exprimant d’une seule voix, nous nous donnons davantage les moyens de nous faire entendre. » Cerise sur le gâteau : si tout se déroule comme prévu, cette démarche commune pourrait conduire à une charte destinée aux décideurs, co-signée par les deux associations.