En France et en Europe, il faut huit emplacements vélos dans tous les trains !

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Sophie POUILLY 23/06/2020 ACTU VÉLO

Le collectif pour les mobilités agissent pour qu’une place aux vélos soit faite dans les trains

Les jours qui viennent seront décisifs pour le couple train et vélo tant au niveau européen qu’au niveau national.

En novembre 2018, dans le cadre de la révision du règlement des droits des voyageurs ferroviaires, le Parlement européen a voté à une large majorité la création huit places pour les vélos non démontés dans tous les trains neufs et rénovés.
Ce qui est remarquable, c’est que ce texte ne conditionne pas son application à des considérations de sécurité ou autres contraintes techniques qui ne sont souvent que des échappatoires.

En 2007, un texte reconnaissant le droit des cyclistes à voyager en train avec leur vélo avait déjà été voté par le parlement européen mais il était accompagné de considérations qui permettaient aux compagnies ferroviaires de s’en exonérer. Ce qu’elles ont souvent fait et pas seulement en France.

Un vote du Parlement européen ne suffit pas. Pour être applicable, le texte doit être négocié avec le Conseil européen (les gouvernements). C’est ce qu’on appelle le trilogue car la Commission européenne s’invite au jeu pour rapprocher les deux parties et aboutir à un texte commun. Car sans accord, le texte est mis à la poubelle, ce qui arrive rarement. Retardé par le confinement le trilogue a repris récemment. La présidence croate souhaiterait un accord d’ici la fin de son mandat (fin juin) repris au second semestre par l’Allemagne. Certains États sont favorables à ce nouveau droit pour les cyclistes (l’Autriche, le Luxembourg) mais pas la France. Double jeu : pour le vélo à Paris, contre à Bruxelles ?

L’engagement du gouvernement français en faveur du vélo, notamment Elisabeth Borne, va aussi être testé au niveau national. Les efforts des organisations de promotion du vélo pour introduire la création de huit places vélos non démontés dans les trains en France dans la loi d’orientation des mobilités (LOM) ont permis le vote d’un texte qui stipule que « les matériels neufs et rénovés affectés à la réalisation des services ferroviaires de transport de voyageurs… à l’exception des services urbains, prévoient des emplacements destinés au transport de vélos non démontés ».

Mais l’application est renvoyée à un décret qui définira « le nombre minimal d’emplacements à prévoir en fonction des matériels concernés et des services auxquels ils sont affectés. » Il précise les exceptions dérogeant à cette obligation générale ainsi que les conditions de sa mise en œuvre. Nous y sommes. Le projet de décret a été envoyé à la  FUB avec qui nous avons travaillé pour le modifier dans le sens attendu par les cyclistes.

La FNAUT, la FUB, FNE, l’AF3V, les amis de la Nature, CyclotransEurope ont écrit à Elisabeth Borne pour lui signifier que les huit emplacements vélos dans chaque train étaient non négociables.

Autre initiative, la coalition des organisations de promotion du vélo (FNAUT, FUB, AF3V, FNE, Amis de la Nature, Vélorution , CycloTransEurope , MDB-IDF, et bien d’autres) ont aussi écrit une lettre commune à Jean-Pierre Farrandou, président de la SNCF, pour demander à le rencontrer et renouer une concertation régulière.

Enfin, la prochaine Vélorution manifestera dans la bonne humeur pour huit emplacements vélos dans les trains. CycloTransEurope en sera. Une action aura lieu devant une gare.
Venez nombreux : samedi 4 juillet à 14 h place de la Bastille.

Communiqué CycloTransEurope, délégation départementale AF3V pour Paris et délégation d’itinéraire EuroVelo 3

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