Emport de vélos dans les trains : Bilan et perspectives

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Sophie POUILLY 18/11/2024 VÉLO DANS LES TRAINS

La loi d’orientation des mobilités, promulguée en décembre 2019, instaure l’obligation de prévoir des emplacements dédiés à l’emport de vélos non démontés à bord des trains neufs et rénovés affectés au transport de voyageurs. Cette obligation a été mise en œuvre par le Décret n° 2021-41 du 19 janvier 2021. Soit 8 places par train,…

La loi d’orientation des mobilités, promulguée en décembre 2019, instaure l’obligation de prévoir des emplacements dédiés à l’emport de vélos non démontés à bord des trains neufs et rénovés affectés au transport de voyageurs.

Cette obligation a été mise en œuvre par le Décret n° 2021-41 du 19 janvier 2021. Soit 8 places par train, 5 places sur les cars interurbains et 1 place dans les bus urbains, tramway, transport par câble. Plus d’infos dans notre fiche Intermodalité vélo TC sur les conditions d’emports de vélos dans les trains où vous retrouverez notre position et propositions sur ce sujet.

En complément à ce jour 53 % des TGV sont pourvus de places vélos (2 à 4 places en seconde classe). Les nouveaux TGV M qui rouleront à partir de fin 2025 début 2026 seront équipés de 8 places vélos, dont 2 en première classe et 6 en seconde classe. Dans un premier temps ils rouleront sur l’axe Paris Lyon Marseille, puis vers l’Italie (Paris Milan). D’ici 2025 des OUIGO en cours de rénovation à mi-vie seront pourvus de 10 places vélos non démontés.

La demande est là, puisque cette année à fin août, 100 000 réservations de places vélos ont été vendues sur les TGV et OUIGO (vélos démontés sous housse), soit plus de 20% par rapport à 2023.

A la belle saison, la plupart des Régions ont décidé depuis quelques années de mettre en place de la réservation gratuite ou payante de places vélos, soit dans tous les TER comme la Bretagne et l’Occitanie ou sur certaines lignes comme Aquitaine, AURA, Normandie, Pays de Loire et SUD.

Plus de détail de cette actu AF3V

Afin de préparer une rencontre avec la SNCF début octobre sur ce sujet, nous avons décidé fin juillet de lancer une enquête d’emport vélos de cyclo-randonneurs dans les trains.

Plus de détail dans cette actu AF3V.

Nous avons repris des questions des enquêtes réalisées par les Collectifs vélos d’Occitanie et des Pays de Loire, limitées aux trains TER, en l’ouvrant à tous les trains sur 2024 jusqu’à fin septembre.

Sur plus de 1200 réponses, environ 900 concernaient de l’itinérance et 300 pour un trip à vélo à la journée ou au Week-end.

75 % des voyages ont été réalisés à bord d’un TER, 10 % d’un TGV INOui, et 11% d’un intercités.

Seulement 40% des cyclo-randonneurs qui ont répondu à l’enquête sont partis en juillet et août. 53% ont choisi un train plutôt en heure creuse entre 9h et 16h.

40% ont voyagé seul, 50% en couple ou en famille et 10% en groupe.

53% ont pris un train avec une réservation vélo et 80% de ceux qui ont réservé ont eu l’information en amont. En revanche 30% ont eu difficultés de réservation.

Par ailleurs 30 % qui avaient réservé une place vélo, ont eu des difficultés pour trouver une place dédiée et 45% dans des TER sans réservation, à rencontrer des difficultés à trouver une place dédiée vélo.

La réservation d’une place vélo dans un TER n’est pas une garantie de trouver une place dédiée

Dans 43% des réponses la gare disposait d’un ascenseur pour accéder au quai ou au hall de gare.

Dans 20% des réponses la gare disposait d’une goulotte ou d’une rampe d’accès aux quais.

Dans 50% des réponses, les cyclo-randonneurs ont eu des difficultés à monter le vélo dans le train. Notamment sur les TER où les places vélos ne sont pas identifiées et en particulier les Corails avec marches où les places vélos disponibles ne sont pas très visibles de l’extérieur.

La Cohabitation avec les autres usagers s’est bien passée, avec ¾ de réponses positives. En revanche les relations avec les contrôleurs se sont moins bien passées, soit 60% de satisfaits, avec un contrôle des réservations difficile à réaliser et ne semble pas clairement dans les attributions des contrôleurs.

Si la France veut être la première destination touristique à l’horizon 2030, le tourisme à vélo bas carbone avec le train, il semble indispensable de renforcer l’emport vélo dans les trains sur les axes chargés à la belle saison.

Un travail d’harmonisation et de simplification de réservation de place vélo dans les TER doit être opéré.

D’autre part, l’emport de remorques pliées doit être accepté des toutes les Régions.

Sur SNCF Connect, il est incompréhensible que le picto vélo n’apparaisse sur les TER des Régions NORD et Pays de la Loire.

Dans l’exemple ci-dessous un TER « Rennes Nantes » mentionne bien un espace vélo gratuit. Alors qu’un TER « Nantes Rennes » ne mentionne pas d’espace vélo gratuit

Par ailleurs si l’on coche l’option « vélo » sur le train Nantes Rennes, SNCF Connect ne trouve pas de trains pourvus de places vélos !?

En revanche sur le site ter.sncf.com/ Pays-de-la-Loire, le pictogramme vélo est bien mentionnée sur le même trajet Nantes/Rennes.

Il est impératif de revoir les conditions de blocage d’achat de billets TER sur des axes soi-disant chargés, où parfois les trains roulent à vide sur une partie de la ligne.

Il serait judicieux de flécher dans les grandes gares les rampes d’accès aux quais, quand elles sont décalées en bout de quais comme à Bordeaux.

Pour améliorer les temps d’embarquement de vélos, il serait souhaitable d’identifier sur les quais ou sur les écrans d’informations, la localisation des voitures TER et Intercités, pourvues de places vélos, afin de permettre aux cyclo-randonneurs de se positionner au bon endroit avant l’arrivée du train. Il serait judicieux que le site Gares et Connections indique la présence de goulottes vélos.

Les ascenseurs doivent être plus profond pour accepter les vélos équipés de sacoches et ne pas interdire leur accès, comme à Nantes et à Saint Pierre des Corps.

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