A lire : « Disparaître » de Lionel Duroy

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Sophie POUILLY 19/10/2023 ACTU VÉLO

aux Éditions J’ai lu.

À soixante-dix ans, Augustin, soucieux de ce que sa mort ne cause pas de chagrin à ses proches, décide de partir sur son vélo pour ‘Disparaître’.

Il espère ainsi mourir à côté de son vélo (une randonneuse Singer) soit d‘épuisement, soit dans un accident, enfin, selon lui, mourir d’une mort digne.

Sa destination ? Stalingrad. Ce choix, il l’explique en détail à la fin du livre.

Dans une première partie, ‘l’énigme des enfants’, Augustin décide de réunir ses quatre enfants pour leur faire savoir qu’il a décidé de partir à vélo, seul, depuis sa maison bâtie sur le Mont Ventoux. Ils le jugent complètement fou et à travers leurs échanges, on découvre ses rapports tendus tant avec ses enfants qu’avec ses ex-compagnes.

La deuxième partie relate son voyage et tout ce qui l’entoure. La préparation compliquée par des problèmes mécanique puis le départ retardé par des problèmes médicaux. On découvre la relation de l’auteur avec son éditeur à qui il promet un roman sous forme d’un carnet de voyage qu’il alimentera au gré de son périple. Il nous parle également de ces personnages historiques qui eux aussi ont voulu mourir seuls, Tolstoï, Malaparte, Philip Roth…

Enfin le départ. Apt, Manosque, Draguignan, Nice, l’Italie… ses lourds souvenirs familiaux l’assaillent. Lorsqu’on pédale seul, longtemps ou pas, le cerveau travaille aussi avec de bonnes et de mauvaises idées, de bons et de mauvais souvenirs.

La Slovénie, une certaine Andjalija, puis la Croatie, pays qui lui rappelle ses reportages dans l’ex-Yougoslavie dévastée par la guerre civile. Toujours sur son vélo, le voilà à Tulcea. Là, il doit prendre le bateau pour Sulina, une ville portuaire roumaine dans le delta du Danube dont la prospérité n’a fait que décliner.

Puis vient l’évocation de la bataille de Stalingrad avec ces lettres envoyées par un soldat allemand mort à dix-neuf ans, à sa fiancée restée à Hambourg. Stalingrad, lieu d’une terrible bataille décisive pour le sort du combat contre le nazisme.

Ce voyage solitaire rend Augustin moins absurde et plus humain et, en même temps qu’un prétexte à l’introspection, il donne à l’auteur l’opportunité magnifique d’une ouverture sur les autres et d’une certaine joie de se sentir encore vivant.

Éditions Mialet Barrault

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