Julien Dubois répond aux questions de Géraldine Oury, journaliste engagée de La Maison 6
Ils sont issus du monde associatif, du secteur public, de l’entreprenariat. Leurs points communs : porter un projet à impact positif… et le faire en s’appuyant sur une vision inspirante de la communication digitale. Chaque mois, la Maison 6 donnera la parole à l’un d’entre eux ! Pour ouvrir le bal, nous avons rencontré Julien Dubois, client fidèle de la Maison 6 et président de l’Association Française pour le Développement des Véloroutes et Voies Vertes, ou AF3V.
Bonjour Julien Dubois ! Pouvez-vous nous présenter ce qu’est l’AF3V et ce qu’elle défend ?
Julien Dubois : L’AF3V est une association d’usagers, qui œuvre au développement d’un réseau continu et sécurisé de Véloroutes et Voies Vertes (VVV) en France. Pour les territoires comme pour leurs habitants, les enjeux sont importants. D’abord, parce que ces voies sont essentielles à l’expansion du tourisme vert et du vélo de loisirs. Mais il y a un autre enjeu, tout aussi fort, autour de l’inclusion sociale. A l’AF3V, nous défendons l’idée que les véloroutes et voies vertes sont aussi un moyen rapide et efficace de se déplacer au quotidien… et qu’elles peuvent aider beaucoup de personnes en situation de précarité à rompre leur isolement. C’est particulièrement vrai pour celles et ceux qui résident dans des territoires ruraux ou périurbains souvent mal desservis par les transports en commun.
A quel(s) public(s) vous adressez-vous ?
Julien Dubois : Avec 600 adhérents et 50 délégations locales, notre champ d’action est national. Quant à nos publics, on pourrait les regrouper en trois grandes catégories. Notre projet Vélo expresS, lancé tout récemment, s’adresse aux personnes précaires et isolées. Pour les aider à s’emparer du réseau des véloroutes et voies vertes, nous leur proposons des ateliers de remise en selle et des itinéraires sur mesure, élaborés au plus près de leurs besoins. Sur notre site internet, récemment refait à neuf, nous éditons aussi une carte interactive très complète du réseau, qui intéresse principalement les cyclistes de loisir et les cyclotouristes. Enfin, notre action suppose aussi de sensibiliser les aménageurs et les collectivités publiques, qui portent les projets de nouveaux aménagements ou de restauration de voies existantes. Notre objectif, c’est qu’ils prennent en compte dès le début toute la diversité des usages des VVV, et qu’ils aient conscience du formidable potentiel d’inclusion sociale de ces aménagements.
Quels sont les enjeux de la communication digitale pour une association comme la vôtre ?
Julien Dubois : Un enjeu de visibilité, en premier lieu ! Nous utilisons le digital pour faire connaître nos actions, pour mieux mobiliser nos adhérents et nos sympathisants et pour que ce que nous défendons aie davantage de poids aux yeux des décideurs publics.
Bien évidemment, pour que tout ça ait du sens, il faut du fond, du concret, et des actions de terrain. Mais le digital est un terrain de l’action militante que l’on ne peut plus se permettre de négliger aujourd’hui.
Dans le même temps, s’emparer de ce sujet est particulièrement complexe pour une organisation comme la nôtre. Notre équipe, composée de deux salariées et de bénévoles, n’a pas toutes les compétences pour répondre à nos besoins, et c’est normal. Avec la refonte de notre site Internet, nous nous sommes rendus compte que nous ne pouvions pas tout faire, ni tout gérer nous-mêmes. C’est une problématique partagée par beaucoup d’associations : la conviction qu’il faut y aller, et un gros manque de moyens qui nous retient. C’est un peu l’histoire du serpent digital… qui se mord la queue !
Pouvez-vous revenir sur cette refonte de votre site Internet ? Comment avez-vous travaillé là-dessus ? Aujourd’hui, diriez vous que vous êtes satisfait du résultat ?
Julien Dubois : La refonte de notre site Internet, nous l’avons travaillée dans deux directions. D’abord, via une partie « site vitrine » destinée à valoriser l’activité de notre association et à montrer son dynamisme. L’autre grand volet a été celui de la carte interactive. En mettant à disposition cet outil, nous sommes dans l’activité de service. Nous rendons un service concret aux internautes qui nous visitent… et manifestement, nous répondons à une vraie demande : même avant de le retravailler, notre site enregistrait 800 000 visiteurs uniques par an, ce qui est un très beau résultat. Cette carte, c’est un outil très attractif. Notre souci est de ne pas nous y perdre en tant qu’association, et que notre dimension militante reste bien visible.
S’il fallait faire un petit bilan, je dirais que la nouvelle version de notre site est plus ergonomique et que nous sommes mieux référencés sur google. Notre banque de données géographique est également bien mieux sécurisée. Mais il reste du travail ! Nous devons notamment encore affiner notre politique d’animation, de gestion du site au quotidien… et transformer beaucoup plus de nos visiteurs en adhérents pour prendre encore de l’envergure !